Les toilettes sèches, des installations de plus en plus répandues
Sommaire
En 2016, 5,8 millions de Français, soit 20% de la population, sont équipés d‘installations d’Assainissement Non Collectif (ANC) (Source : Rapport Eau France - septembre 2019).
Longtemps considéré comme une solution d’attente au raccordement à l’assainissement collectif (tout à l’égout), l’ANC est pourtant une réponse techniquement performante et économiquement durable.
Depuis quelques années, un nombre croissant de dispositifs de traitement est proposé.
Parmi eux, les toilettes sèches (art.17 à 19 de l’arrêté du 7 septembre 2009 fixant les prescriptions techniques applicables aux installations d'ANC recevant une charge brute de pollution organique inférieure ou égale à 1,2 kg/j de DBO5) :
"Par dérogation aux articles 2 et 3, les toilettes dites sèches (sans apport d'eau de dilution ou de transport) sont autorisées, à la condition qu'elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines.
Les toilettes sèches sont mises en œuvre
- Soit pour traiter en commun les urines et les fèces. Dans ce cas, ils sont mélangés à un matériau organique pour produire un compost ;
- Soit pour traiter les fèces par séchage. Dans ce cas, les urines doivent rejoindre le dispositif de traitement prévu pour les eaux ménagères, conforme aux dispositions des articles 6 et 7.
Les toilettes sèches sont composées d'une cuve étanche recevant les fèces ou les urines.
La cuve est régulièrement vidée sur une aire étanche conçue de façon à éviter tout écoulement et à l'abri des intempéries.
Les sous-produits issus de l'utilisation de toilettes sèches et après compostage doivent être valorisés sur la parcelle et ne générer aucune nuisance pour le voisinage, ni pollution.
En cas d'utilisation de toilettes sèches, l'immeuble doit être équipé d'une installation conforme au présent arrêté afin de traiter les eaux ménagères. Le dimensionnement de cette installation est adapté au flux estimé des eaux ménagères".
C’est, à ce jour, l’unique réglementation existante sur ce dispositif d’assainissement.
Nous sommes encore loin de nos voisins suisses qui ont mis en place une loi, applicable au 1er janvier 2026, qui oblige le recyclage du phosphore issu des urines et matières fécales (art. 15, 814.600, Ordonnance sur la limitation et l’élimination des déchets).
Ces enjeux de recyclage sont explicités dans l’encadré ci-après.
La valorisation des excréta
Historiquement, la thèse de Fabien Esculier, ancien chef de la police de l’eau de Paris, (F. Esculier, 2018 - Le système alimentation/excrétion des territoires urbains : régimes et transitions socio-écologiques) et chercheur et coordinateur du programme de recherche OCAPI (Optimisation des cycles Carbone, Azote et Phosphore en ville) de l’École des Ponts ParisTech, montre très bien comment la valorisation agricole des excréta était très présente au cours du XIXe siècle pour atteindre son déploiement maximal au début du XXe siècle.
En France, d’après Fabien Esculier, il y existait "150 brevets déposés au XIXe siècle pour fabriquer de l’engrais à partir d’urines et matières fécales humaines".
Par ailleurs, un
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